Espaces naturels et sites Natura 2000

L’objectif principal de la Communauté de communes du Pays Saintois à investir, en 2023, dans la signalétique directionnelle de la véloroute de la Colline de Sion était de proposer aux cyclotouristes qui longeaient le territoire du Saintois (le long du canal des Vosges) un itinéraire de liaison entre la Voie Bleue (Itinéraire cyclable d’intérêt international entre l’Europe du Nord, Lyon et la Méditerranée) et la colline de Sion, Haut-lieu touristique de Lorraine.

Cependant cette véloroute permet également aux habitants du Saintois et aux scolaires de découvrir des paysages d’une beauté exceptionnelle relatifs à 3 écosystèmes devenus rares en France :

  1. La vallée d’une rivière ensauvagée, la Moselle (dernier tronçon de rivière à lit mobile du NE de la France) et son patrimoine naturel dont la préservation relève d’un conte de fée et dont la valorisation est assurée par une association de naturalistes dans la cadre d’une réserve régionale prestigieuse, digne d’une réserve nationale.
  2. La colline de Sion, butte témoin géologique qui recèle plusieurs sites archéologiques et historiques témoins de 10 millénaires de peuplement continue. La colline abrite aujourd’hui plusieurs espaces naturels relatifs aux écosystèmes de pelouses calcaires, aux vergers et à une espèce de chiroptères protégés : la chauve-souris dénommée le petit rhinolophe.
  3. Les ripisylves et faune des rivières du Madon, du Brenon et des ruisseaux affluents

Ces 3 écosystèmes constituent 3 joyaux, sertis dans un écrin territorial : le Saintois !

Pour les familles, éducateurs, écotouristes désireux de mieux comprendre la rareté et la beauté de ces paysages, trois institutions locales contribuent à la préservation et la valorisation de ces espaces naturels dans le Saintois :

  • La Communauté de communes du Pays Saintois, notamment à travers son PLUI (Plan Local d’Urbanisme Intercommunal)

https://www.ccpaysdusaintois.fr/UserFiles/File/etat-initial-de-l-environnement.pdf

  • La Cité des paysages. C’est un établissement culturel et scientifique du Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle aménagé dans l’ancien couvent du site de Sion autour des thématiques du paysage, de la biodiversité et de la transition écologique. Elle a pour mission la sensibilisation des publics à la connaissance et à la préservation du vivant. Elle contribue à la compréhension du changement climatique et de ses impacts. Elle s’attache aussi à mettre en lumière les initiatives citoyennes.

https://citedespaysages.meurthe-et-moselle.fr/

https://citedespaysages.meurthe-et-moselle.fr/les-espaces-naturels-sensibles

  • La Réserve Naturelle Régionale de la Moselle sauvage gérée par le Conservatoire d’espaces naturels de Lorraine au sein duquel des bénévoles réalisent des suivis d’espèces. La Réserve s’étend sur 400 ha. Elle est traversée par de petits chemins dont quelques pistes agricoles accessibles aux VTC. (Cf. POI La Réserve naturelle et le livret LorVélo de la gare de Bayon à la gare de Charmes)

Moselle sauvage | RESERVES NATURELLES DE FRANCE (reserves-naturelles.org)

La Moselle ensauvagée | Canal U (canal-u.tv)

Ces 3 institutions contribuent et coopèrent notamment dans le cadre du réseau Natura 2000 qui a pour but la constitution d’un réseau de sites naturels protégés à l’échelle européenne, visant à préserver les espèces et les habitats menacés et/ou remarquables sur le territoire européen dans un cadre global de développement durable.

Natura 2000 cherche à concilier activités humaines et protection des milieux naturels afin de répondre aux enjeux environnementaux planétaires et locaux. Le réseau Natura 2000, institué par les directives dites « Oiseaux » et « Habitats », est constitué de deux types de zones naturelles protégées : les Zones Spéciales de Conservation (ZSC), et les Zones de Protection Spéciale (ZPS). Sur le territoire, on retrouve 2 sites de la Directive Habitats le long de Bainville-aux-Miroirs (« Vallée de la Moselle »), et entre Gerbécourt, Houdreville et Ceintrey (« Vallée du Madon, du Brenon et Carrières de Xeuilley »).

Les Zones Naturelles d’Intérêt Faunistique et Floristique

La définition d’un périmètre de ZNIEFF résulte de la réalisation d’inventaires scientifique faunistique et floristique constituant le fondement de la connaissance du patrimoine naturel. Ces zones ont pour but de repérer de manière « objective et exhaustive » les espaces naturels exceptionnels ou représentatifs d’une région géographique. Ils constituent en ce sens le socle de la mise en œuvre des politiques de conservation environnementale.

Il existe deux types de ZNIEFF :

  • Les ZNIEFF de type I recensent les secteurs de très grande richesse patrimoniale (défini par la présence d’espèces, d’associations d’espèces ou de milieux rares, caractéristiques du patrimoine naturel national ou régional) et sont d’une superficie généralement limitée. 4 sont recensées sur le pays du Saintois : une le long de Bainville-aux-Miroirs (la « Vallée de la Moselle »), à Haroué (« Gîtes à chiroptères »), à Houdreville et Vitrey (les « Vallées du Madon et du Brenon à Haroué et Etreval à PontSaint-Vincent ») ;
  • Les ZNIEFF de type II définissent plus largement de grands ensembles naturels homogènes riches, peu modifiés par l’homme ou offrant des potentialités biologiques importantes. De superficie plus importante, elles englobent fréquemment une ZNIEFF de type I. Une ZNIEFF de type II se trouve sur le territoire : la « Forêt de Rambervilliers, de Charmes et de Fraize » dans la zone de Bainville-aux-Miroirs. La Réserve Naturelle Régionale (RNR) de la Moselle Sauvage Localisée sur la limite est du territoire, elle assure le développement et le maintien d’une faune et d’une flore variées grâce aux différents milieux qui se succèdent, depuis les bancs de graviers aux forêts alluviales, en passant par les prairies et les landes à genêts. Plus d’une centaine d’espèces d’oiseaux sont présentes sur le site : le Petit gravelot, le Chevalier guignette et l’Hirondelle de rivage sont très fréquents. Un site du Conservatoire des Espaces Naturels est également présent sur le territoire. Il s’agit des « Méandres de la Moselle ».
  • Enfin, on retrouve des Espaces Naturels Sensibles gérés par le Département, notamment « Pelouse calcaire de Sion-Vaudémont » et « Vallées du Madon et du Brénon ». Au-delà de cette biodiversité remarquable, le territoire est également riche d’espaces naturels présentant une biodiversité plus « ordinaire » à ne pas négliger.

3 sites majeurs peuvent être admirés par les cyclistes le long de la véloroute : la pelouse calcaire située autour du Monument Barrès au point culminant de la colline, la Réserve régionale de la Moselle sauvage située à Bainville-aux-Miroirs, la vallée du Madon traversée à Xirocourt et Haroué.

1 La pelouse calcaire de Sion-Vaudémont

La pelouse de Sion et le monument Barrès © CD 54 – M. Grosjean

Du haut de ces 541 m, la colline de Sion-Vaudémont est le point culminant du plateau lorrain. Au pied du monument Barrès, le visiteur bénéficie d’un point de vue exceptionnel sur le territoire du Saintois et les crêtes des Vosges. La pelouse calcaire est un site exceptionnel renfermant pas moins de 7 espèces de reptiles. Chaque année, ce site accueille des scientifiques qui comptabilisent les milliers d’oiseaux migrateurs qui le survolent.

Le conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, titulaire d’un bail emphytéotique, assure l’aménagement, la gestion et l’entretien de cette pelouse calcaire. Ainsi, un sentier accessible aux personnes à mobilité réduite a été mis en place afin que chacun puisse profiter du panorama exceptionnel.

  • Le sentier de découverte est balisé et ouvert toute l’année
  • Accès par Saxon-Sion ou Vaudémont, aire de stationnement sur la RD 53
  • Visites : Visites guidées organisées par le conseil départemental : Cité des Paysages – Tél : 03 83 25 14 85

https://citedespaysages.meurthe-et-moselle.fr/sites/default/files/LaCiteDesPaysages/Fichier/21%20-%20Une%20Colline%20et%20des%20Hommes.pdf

2 La Moselle sauvage

A l’échelle du Grand-Est, la Moselle sauvage constitue un des derniers tronçons de rivières à « lit mobile ». En effet, la rivière peut ici divaguer au gré des crues. Les méandres se font et se défont. Des berges sont creusées, d’autres se forment par le dépôt de galets. Ces milieux sauvages en perpétuelle évolution accueillent plus d’une centaine d’espèces d’oiseaux. Le Castor d’Europe y a trouvé un excellent milieu de vie. Un sentier de découverte, long de 2 km, raconte les richesses de ce site exceptionnel, classé Réserve Naturelle Régionale.

  • Accès par Bainville-aux-miroirs, stationnement route de Montauban, au bord de la Moselle.
  • Le sentier de découverte est balisé et ouvert toute l’année (2 km) hors périodes d’inondations et fait l’objet d’un carnet de découverte téléchargeable :

rnr183-carnet_decouverte_moselle_sauvage.pdf (reserves-naturelles.org)

3 La vallée du Madon et de ses affluents

Le Madon au pont de Xirocourt

Le Madon au pont d’Haroué

Le cours du Madon est entrecoupé de barrages et jalonné d’anciens moulins. Il présente une succession d’eaux calmes et souvent profondes, suivies de zones à fort courant. Ces variations permettent à de nombreuses espèces aux besoins différents de se côtoyer. Le Brénon, affluant du Madon, s’écoule quant à lui dans une vallée très encaissée bordée de prairies naturelles.

Les prairies où fleurissent les Colchiques des prés sont remarquables, ainsi que les bords de rivière où se dressent des saules et des aulnes. Ces derniers servent de refuge à de nombreuses libellules, dont la magnifique Cordulie à corps fin. Les bordures végétales sont aussi appréciées des chauves-souris comme le Petit rhinolophe et le Grand murin. À proximité, les amphibiens pionniers, pélodyte ponctué et crapaud calamite, suivent l’exploitation des carrières de Xeuilley. Parmi les mammifères, le Castor d’Europe, le plus gros des rongeurs d’Europe et strictement végétarien, côtoie les poissons d’eau douce dont les plus rares sont la Bouvière, la Loche de rivière et le Chabot.

https://meurthe-et-moselle.fr/actions/transition-%C3%A9cologique/les-espaces-naturels-sensibles/vall%C3%A9es-du-madon-et-du-br%C3%A9non

La ripisylve du ruisseau de Forêt, entre Saint-Firmin et Xirocourt, affluent du Madon

Print Friendly, PDF & Email