Nomexy

(Source Simon Edelblutte)

Nomexy est une des plus grandes ville-usines du textile de la vallée de la moyenne Moselle avec Thaon, Golbey et Epinal. Selon de nombreux témoignages reçus d’anciens ouvriers, Nomexy fut le bastion de l’empire Boussac. Trois usines ont été construites en 15 ans, entre 1880 et 1895. Elles encadrent un vieux noyau villageois situé aux bords d’anciennes voies de communication de l’époque gallo-romaine et de 3 grandes voies de communication contemporaines :

– la route départementale 57 (ancienne voie impériale devenue route nationale 57 puis RD après  la réalisation de la voie express RN 57),

– la voie ferrée (Nancy-Epinal puis Remiremont ou Lure),

– le canal des Vosges (Ancienne branche Sud du Canal de l’Est reliant la Saône au canal de la Marne au Rhin  à Toul, puis la Meuse jusqu’à la frontière belge à Givet par la branche Nord)

De 1880 à 2006 Nomexy abritait la filature Peters (devenue Boussac) au Sud et 2 tissages au Nord Gauthier (devenu Peters en 1899 puis Boussac) et Calame (devenu Paul Perrin et Cie en 1902). Ces 3 usines étaient entourées de leurs œuvres sociales notamment  une quinzaine de cités ouvrières à l’architecture très variée et surprenante.

(Extrait de l’ouvrage de Roland Conilleau ; Edition Gérard Louis)

La gare SNCF de Chatel – Nomexy

https://www.oui.sncf/train/horaires/nancy/remiremont

Plusieurs bâtiments situés proche de la gare témoignent de l’activité économique importante de Nomexy : l’ancien relais de diligences devenu l’hôtel-restaurant du père Lapostole renommé dans le secteur. Selon les écrits sa truite au beurre était un délice pour le palais ! A côté d’autres cafés-restaurants, un bâtiment servant de logement des ingénieurs de l’usine Boussac et un garage pour les 2 cars de ramassage du personnel et des camions de livraison Boussac (Vers usines de Moyenmoutier et Igney)

Paysages aériens de Nomexy / Chatel en 1956

Vue aérienne en 1956 (Source Loïc Rousseau

Vue aérienne en 1995 et interprétation par Simon Edelblutte

Le totem sur la piste cyclable V 50 à l’écluse de la Héronnière N°24

A côté de l’écluse N°25, la borne de commémoration,  du passage de la 2ème DB, le 22 septembre 1944.

Nomexy est située à 939 km de la plage de débarquement de St Martin de Varreville.

La commune

https://www.nomexy.fr/

Historique de l’industrie textile dans le bulletin municipal de 2018

Le village

https://fr.wikipedia.org/wiki/Nomexy

Le patrimoine ancien

https://www.nomexy.fr/patrimoine.php

Le patrimoine récent XIXème et XXème siècle :

L’histoire des 3 industries du textile (Peters, Gauthier et Calame) mais aussi de la briqueterie et de l’Union Charbonnière des Vosges situées le long de la piste cyclable

http://rpn.univ-lorraine.fr/UOH/LEPALOR/co/c_12_a_07.html

Vue sur la dizaine de cités ouvrières et jardins

1 La filature et teinturerie créée en 1880 par M V Peters, rachetée par BOUSSAC SNC en 1922 et fermée en 2006

Selon le blog Nomexystyle « Construite à flanc de coteau il aura fallu charrier des milliers de mètres cubes de terre dès sa construction en 1870 pour que la filature de Nomexy prenne corps. Durant dix ans les ouvriers du bâtiment se sont relayés pour faire sortir de terre une filature ultra moderne pour l’époque avec ses métiers en « continu». L’industriel Victor Peters associé à Mrs Pignet et Martinet, jouera un coup gagnant faisant de l’établissement de Nomexy l’un des plus performants des Vosges ».

En 1922 la firme est rachetée par « Boussac ». Les balles de coton provenaient notamment de Louisiane, Texas, Géorgie. Elles étaient livrées à Nomexy par train ou péniche. Le tissage et une teinturerie traitaient 700 t de tissus/mois, apprêtait 4500 km de tissus par mois. C’était la plus grosse usine Boussac de la vallée de la Moselle. Elle avait un centre de transport ramassant la main d’œuvre à 60 km à la ronde.

L’entreprise  a construit une dizaine de cités ouvrières et de cadres dans Nomexy. Le déclin de l’usine a commencé en 1978. La filature Boussac est arrêtée en 1987 reprise pour 2 à 3 ans, en partie par la filature Chinaménil et, l’autre partie par la St allemande KNEIZ qui produisait des velours.

Selon un article de Katrin TLUCZYKONT  du 14 août 2018  dans Vosges Matin « Dans les années soixante-dix, sur l’ensemble du département des Vosges, Boussac faisait travailler 25.000 ouvriers dans 65 usines ; avec des œuvres sociales très développées sur le territoire. Les usines Boussac avaient leurs propres crèches avec layette fournie, les garderies, colonies de vacances, dispensaires ou laveries.

À Nomexy, il y avait un club de jeunes pour adolescents et un centre d’apprentissage où ont été formés de nombreux contremaîtres et directeurs de production. L’usine comptait aussi un service de radiologie, le premier en France. Un empire qu’on doit à Marcel Boussac, capitaine d’industrie né à Châteauroux en 1889. Un documentaire est d’ailleurs en préparation sur ce patron haut en couleur qui aimait les chevaux de course et roulait en Rolls Royce.

Dans le département, Marcel Boussac a pu compter toutes ces années sur Jean-Marie Compas, le directeur social du groupe. Un homme patriote et humaniste auquel les Vosgiens ont été profondément attachés. »

La cueillette du coton aux USA (Source livre Olivier)

La fleur du coton

https://gr-atlas.uni.lu/index.php/fr/articles/wi55/te661/lo663/bo885

Les derniers industriels sur le site de l’entreprise Boussac

Selon le blog de Nomexystyle « Au fil des décennies grâce au savoir-faire de ses salariés, l’usine Boussac deviendra une des filatures les plus performantes du monde du textile, filant des numéros métriques allant de 15 à 120. Cette filature sera cédée à l’industriel Régis De Sèze qui malgré d’importants investissements dans des machines à filer performantes ne pourra empêcher sa fermeture. Durant 135 ans «la filasse» a fait vivre et travailler au pays des générations de Nomexéens ». On naissait Boussac, on était Boussac de mère en fille ou de père en fils et on mourait Boussac. « L’usine faisait partie du paysage de la cité. Sur les lourdes grilles (d’époque) vient d’être apposé un permis de démolir. Un grand projet immobilier devrait voir le jour dans les années à venir.

Elle va être rasée prochainement. Nomexy tourne ainsi définitivement le dos au textile, pour s’engager vers de nouveaux horizons. De l’Empire « Boussac » restera les cités, maisons et appartements concernant le « civil » pour l’industriel seule « La Centrale » construite après-guerre grâce au « Plan Marshall » sera toujours debout car rachetée par un particulier. Le Tissage « Schauffeneck » de la rue de l’ Estrey sera lui aussi détruit. »

https://www.vosgesmatin.fr/economie/2021/10/21/les-friches-boussac-a-nomexy-vont-enfin-etre-requalifiees

2 Le tissage CALAME-BEGUIN (plus connu à partir de 1902 sous le nom de « Paul PERRIN et Cie »)

Il a été  créé en 1883. Il fabriquait des cotonnades en toutes couleurs genre de Roanne. Il  est devenu Paul PERRIN en 1902, bombardé pendant la guerre, reconstruit en 1947, fermé en 1997 puis détruit en 2003. Paul Perrin avait un autre site de production à Vaxoncourt. (L’usine était située au bord du canal, à l’écluse N°25, sur l’autre rive du canal et de la piste cyclable. On peut apercevoir,  à l’arrière de l’usine Paul Perrin, de l’autre côté de la voie ferrée, l’ancienne filature Gauthier, rachetée par PETERS puis BOUSSAC et fermée en 2003.

(Source Didier Thomas)

3 La filature Gauthier

Cette filature est créée en 1895 par M Gauthier, en coopération avec M  Peters. C’est ce même Gauthier qui fonda 5 ans plus tôt un tissage à Golbey. M Peters rachète l’entreprise en 1899,  puis ce sera M Boussac en 1918. L’usine sera fermée en 2003

(Elle est située à 300 m de la piste cyclable, au-delà de la voie ferrée)

Selon le blog Nomexystyle : « Construit en 1895, au lieu-dit « Xonfontaine », ce tissage sera la copropriété de Marcel Boussac en 1918, il sera le seul propriétaire en 1922. Dès lors ce tissage ne cessera d’évoluer. Après-guerre il comptait quelques 852 métiers à tisser de type « CRK4 » fabriqués par les ateliers « Dietrich » à Bourgoin-Jallieu ils étaient équipés de systèmes d’armures et de ratières « Stäubli». Dans la deuxième salle il y avait « les p’tits blancs » métier à tisser de type SDCM doté d’un chargement de canettes par barillet et d’une ratière « Fumat ».

Dans les années 70, investissement important de près de 250 machines à tisser de type « MAV » (machines à aiguilles volantes) fabriquées par la SACM de Mulhouse. Elles seront remplacées ensuite par des machines « Somet  » certaines étaient équipées de double rouleau permettant de faire l’effet « Seerschuker » et de machines « Nuovo-Pignone » machines ultra performantes.

Dans ce tissage, on ne tissait que pour l’habillement et pour les grandes marques. La qualité et le savoir-faire, de la teinture, de la préparation (ourdissage et rentrage) du tissage, de la réception étaient reconnus. Malgré cela le tissage « Schauffeneck » fermera définitivement ses portes le 31 mars 2003. Une chose est sûre ce n’est pas la faute des ouvriers, ouvrières, employés, techniciens et cadres qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes. »

Sur la droite de l’usine, est construite une belle maison qui fut un centre d’apprentissage à la couture et un centre ménager  pour les filles du personnel de l’entreprise Boussac.

L’écluse N°25,  le port et les industries le long du canal

(sur la rive située en face de la piste cyclable)

Selon Romaric Duchene (Focus sur le Canal des Vosges), en 1879 la commune  de Nomexy fournit un terrain de 20 ha pour l’établissement d’un port public d’une capacité de 4 bateaux.

Son activité est liée au commerce de houille, matériaux de construction, produits agricoles, balles de coton … De 1897 à 1965 plusieurs entreprises se succèdent  à proximité :

  • la briqueterie jusqu’en 1920
  • la Charbonnière pour ses activités de distillation et de commerce du charbon
  • la scierie,
  • les 3 usines de filature et tissage (selon un témoignage reçu en janvier 2022 d’un ancien ouvrier de l’usine Perrin les péniches déchargeaient des balles de coton)
  • la centrale thermique,
  • la société BP.

En 1913 le port est relié à la voie de chemin de fer par l’administration de la guerre.

(Vue du port et du quai de l’ancienne voie ferrée entre le canal et la salle  de sports La Juliana)

L’ancienne briqueterie créée en 1897 et fermée en 1920

Créée en 1897, la briqueterie utilisait le canal pour s’approvisionner, par péniches, en charbon et en  laitier des hauts-fourneaux de Pompey. Les péniches remportaient jusqu’à 15 000 briques par jour.

La zone d’activité le long du port en 1956

La photo fait apparaitre la Sté BP, la centrale thermique et les entrepôts de Boussac,  la scierie, l’Union Charbonnière et l’usine Perrin

(Source Loïc Rousseau)

L’ancienne scierie Barabant-Puissancourt-Mangin

Elle comportait une scierie mécanique à vapeur pour scier des grumes et fabriquer des semelles en bois pour galoches et à partir de 1881 des produits chimiques extraits du bois. On aperçoit ses 2 cheminées dans la photo, ci-dessus. Elle fut complétée en 1889 par une savonnerie. Elle compte environ 80 ouvriers en 1897.

L’ancienne Union charbonnière vosgienne créée en 1901 et fermée en 1965

(à proximité de l’écluse N°25)

L’ancienne usine BP

Elle fabriquait notamment de la Solexine (mélange d’essence et d’huile)

Elle fut bombardée en 1944. Elle abrite aujourd’hui un garage automobile et un artisan chauffagiste

L’ancienne centrale thermique construite en 1949 pour la filature et teinturerie du groupe Boussac

Elle a fonctionné à partir de 1953 d’abord au charbon (6 à 8 t/heure soit plus de 15 000 t/an) puis au fioul lourd. On aperçoit sur la photo son parc à charbon qui était déchargé des péniches avec un crapaud et terminé manuellement à la pelle. 3 ou 4 chaudières fournissaient de l’électricité, de la vapeur et de l’eau chaude pour les usines acheminés par le portique métallique situé au centre de la photo. Elle a cessé de produire en 1990 car remplacée dans les usines par des chaudières à gaz. Les machines ont été enlevées. Ce site a été labellisé « Patrimoine du XX°S » en 2015 notamment par ses hautes verrières. Certains riverains la surnomme la cathédrale pour ses magnifiques verrières. Sa cheminée initialement haute de 75 m a été réduite en hauteur comme on peut le constater entre les 2 photos ci-dessous. Début 2022, elle fait l’objet de travaux d’agencement intérieur de la part de la société Impact-Systèmes pour servir d’espaces de stockage de résines.

La centrale en 1956

(Source Loïc Rousseau)

Machine à vapeur de l’usine Boussac (Source livre Olivier)

La centrale en 2022

L’intérieur de la centrale thermique en 2022

Que reste-t-il du textile à Nomexy ?

(Source Simon Edelblutte)

Une zone industrielle Epinal-Nomexy est créée de 1993 à 1999 (70 ha) dans l’espoir d’accueillir l’entreprise SMART. Elle bénéficie de la proximité de la voie rapide Nancy-Epinal et de la voie ferrée.

Après la fermeture des 3 usines textiles de Nomexy en 1997, 2003 et 2006 une entreprise textile innovante INNOTHERA, spécialisée dans les textiles médicaux, s’installe dans cette nouvelle zone d’activités. Elle est spécialisée dans le développement et la production de dispositifs médicaux pour le traitement des maladies veineuses : bas, collants, chaussettes médicale, ainsi que les textiles de santé intelligents connectés. Elle est représentative à la fois d’une spécialisation en niche et d’une production de textiles techniques, deux des trois seules voies, avec la production haut de gamme, pouvant assurer la pérennité du textile lorrain. Elle rassemble en 2021 340 collaborateurs.

INNOTHERA fabricant de bas et chaussettes de contention

https://www.innothera.fr/fr/

Visite virtuelle de l’usine INNOTHERA et route du textile :

La reconversion des anciens bâtiments de la briquèterie,  de la Charbonnière et des installations Boussac situées sur le port :

  1. L’entreprise Ecologgia installe des bureaux d’étude et  crée une centrale solaire

https://www.lemoniteur.fr/article/une-nouvelle-centrale-photovoltaique-en-lorraine.734054

https://www.ecologgia.fr/

2 A l’emplacement de l’ancienne briqueterie et l’ancienne scierie se sont succédées différentes entreprises :

2.1 : Un centre de formation des apprentis mécaniciens (le plus souvent enfants du personnel) des différentes usines de la vallée de la Moselle du groupe Boussac. En 2002 cet ancien centre est de venu une entreprise de location de matériels « RENTAMAT » :

 On y retrouve les bases des anciennes machines de la scierie, les anciennes salles de formation du groupe Boussac et la fondation de l’ancienne cheminée de la briquèterie.

Anciennes salles de formation du centre d’apprentissage du groupe Boussac où ont été formés de nombreux contremaîtres et directeurs de production. Elles sont situées dans les locaux de la société RENTAMAT

2.2 Un équipement communal qui abrite un gymnase et une salle des fêtes : La Juliana

2.3 Une zone d’activités « Des Gravots » abrite différentes entreprises

La reconversion de l’usine Paul Perrin en Centre culturel et aire d’accueil des camping-cars

L’ancienne usine a été rasée. A son emplacement est construit le Centre culturel Paul Perrin.

Subsiste à l’intérieur du centre culturel, la pendule de la conciergerie qui rythmait les journées des ouvriers, ouvrières, employés, techniciens et cadres.

A l’emplacement de l’usine a été également aménagé une aire d’accueil pour 10 camping-cars

A l’entrée de l’ancienne usine subsiste l’ancienne maison des 2 directeurs désormais aménagée en Maison des pêcheurs

Les cités ouvrières  

 (Source Simon Edelblutte)

Selon un article de Katrin TLUCZYKONT  du 14 août 2018  dans Vosges Matin « L’empire textile paternaliste a dessiné une partie des rues des villages du département avec des cités ouvrières qui subsistent encore aujourd’hui. Mises en place entre les deux guerres, elles ont permis jusque les années soixante de loger les familles pour un loyer modique. A partir des années soixante-dix, les locataires sont devenus propriétaires pour des prix très raisonnables ».

Les cités se répartissent sur 16 rues et comprennent une diversité architecturale et une diversité de phases de construction. On peut en compter plus d’une dizaine, notamment :

  • 4 cités PERRIN  situées rue de l’Estrey (proche du canal), rue de l’Avière (construite en 1915, proche du moulin), rue Haute (1883 proche du moulin, démolie pour être remplacée par logements Vosgelis), rue du Haut du Camp
  • 12 cités Boussac (le plus souvent de 4 appartements dont 2 au RDC et 2 à l’étage), situées dans les rues suivantes :
    • Les cités rue Jeanne d’Arc
    • Les cités de la place Peters
    • Les cités de la rue d’Alsace (RD 157), construite par phases de 1890 à début XX°S, essentiellement destinées aux ouvriers
    • Les cités rue Branly (1920)
    • Les cités de chalets rue de la Division Leclerc
    • Les cités de la rue du DR Louvard
    • Les  Cités-jardins BOUSSAC de la rue Jacquard
  • Les Cités-jardins des rues Pasteur, Parmentier, Pierre Curie vers 1920-1930 essentiellement pour les contremaîtres chefs et mécanos
    • Les cités BOUSSAC rue Chardonnet, rue Emile Zola, rue Jules Ferry et du quartier de la Héronnière (1946-1956) dont un collectif de 4 étages en 1959
  • A partir des années 1960 d’autres lotissements sont construits, mais désormais, du fait de la crise, à l’initiative de la mairie :
    •  la Héronnière en  1965/1966 constitué de 5 blocs de 4 étages,
    • deux petits blocs au toit plat situé au centre du village en 1967 et 1974

La population de Nomexy est passée de 620 habitants en 1876 à 3001 habitants en 1962 pour redescendre à 2 005 habitants en 2019.

Construites à l’initiative des industriels Boussac et Perrin elles ont été transmises à la commune, à charge pour la mairie de réaliser le réseau d’assainissement.

En 1880, Nomexy est un village d’environ 75 habitants. Après les installations des usines Peters (1880

et 1895), puis Calame-Béguin (1883) des cités sont construites pour loger les ouvriers venus de Nomexy, de la montagne et d ‘Alsace.

Cités Boussac de la rue Jeanne d’Arc

Cités Boussac de la Rue de l’Est

Cités de la rue l’Estrey

Cité de la rue de l’Avière, construite en 1915, proche du moulin

Cité Perrin de la rue du Haut du Camp

Cités Perrin  de la rue Haute, de 1883, proches du moulin

Cité Boussac de la rue Jacquard et de la rue de la Barre

Les cités de la rue du Dr Louvard

Cité Boussac de la rue Division Leclerc

Cité Boussac de la rue Pasteur

Cités Boussac de la Héronnière et de la rue des frères Lumière

Cités Boussac de la rue du Chardonnet : bâtiment collectif

Cité Boussac de la rue d’Alsace (RD 157), face à l’usine Boussac

Cité Boussac de la rue Branly, derrière la rue d’Alsace

En 1920 les usines Peters sont acquises par la Comptoir de l’Industrie Cotonnière de Marcel Boussac.

Il fait construire de nouvelles Cités-jardins qui sont réalisées sur les mêmes modèles que les Cités Jacquard à Thaon-les-Vosges et selon les mêmes principes de symétrie des façades.

(Sources Pays d’Epinal et  CAUE des Vosges)

Les 2  anciennes crèches des filatures Boussac et Perrin

La population de Nomexy est passée de 747 habitants en 1881 à 3001 habitants en 1962

1 Ancienne première crèche de Boussac rue Branly

2 La deuxième crèche Boussac crée dans les années 1960 devenue aujourd’hui un Foyer d’Accueil Médicalisé

2 La crèche Perrin créée en 1927

(Source Didier Thomas)

Sur la gauche du bâtiment se trouvait une coopérative.

Cette ancienne crèche est devenue un logement pour ouvriers magrébins puis une mosquée

Autres éléments du patrimoine

Le moulin du XIIIème siècle.

Il est situé sur le cours d’eau l’Avière, à 800 m de la piste cyclable, au départ de l’écluse N°25. Il est construit avant 1260 par les religieux du prieuré d’Aubiey, suzerains des comtes de Vaudémont. Au XIXème siècle, Mathurin Gentilhomme, descendant d’une longue branche de meuniers vendéens, reprend le moulin. L’entreprise est devenue une minoterie moderne, toujours en activité dont la renommée de sa farine, d’une qualité exceptionnelle a franchi les frontières.

https://www.moulindenomexy.com/fr/

Depuis 2020, l’activité du Moulin de Nomexy est reprise par la famille Foricher, meuniers de père en fils depuis 7 générations et présents en Haute-Saône avec les Moulins Dormoy à Fougerolles. Sa spécificité : tirer le meilleur du grain et trouver le juste équilibre pour obtenir des farines de qualité supérieure et régulière, sans aucun additif.

https://www.moulindenomexy.com/fr/le-moulin/le-moulin-de-nomexy

L’ancienne briqueterie et four à chaux de M Pierrot sur l’Avière

En aval du moulin, de l’autre côté du pont, une cheminée atteste la présence d’un ancien four à chaux et d’une briqueterie et d’une fabrication de plâtre. Elle fut construite dans les années 1860 à l’emplacement d’un ancien moulin. En 1880 le nouveau propriétaire, M André, l’aménage en briqueterie,  tuilerie mécaniques et fabrique de briques creuses ou pleines. L’établissement a été en partie submergé par la crue liée à la rupture du réservoir de Bouzey.

L’écluse N° 24 De la Héronnière et la sablière SAS

Cette écluse offre un point de vue sur l’ancienne centrale électrique des usines BOUSSAC et donne accès à la sablière SAS qui produit des sables,  cailloux, granulats et béton prêt-à-l ‘emploi.

Selon Simon Edelblutte, cette gravière (appelée autrefois sablière ou ballastière) est le plus récente des implantations industrielles en fond de vallée. (Les ZI/ZA sont sur les plateaux ou les terrasses, près des voies rapides et des autoroutes). Une gravière est une zone d’extraction des alluvions déposés dans le fond de vallée au fil des millénaires par la Moselle. Pour ce faire, le sol (terre végétale) est décapé, ce qui met au jour la nappe phréatique qui circule dans les alluvions puis l’entreprise pompe pour creuser à sec. En fin d’exploitation, la carrière se remplit d’eau et devient un  étang que l’on nomme gravière. TOUS les étangs du fond de vallée sont d’anciennes gravières plus ou moins bien réaménagées.

Les alluvions extraits de la carrière sont traités dans une usine tubulaire qui les nettoie, trie et concasse pour les vendre aux sociétés de TP dans le cadre des constructions de bâtiments ou des travaux de terrassement, etc.

La consommation de ces granulats est très forte depuis les années 1960 dites « 30 glorieuses » notamment pour la  reconstruction et la création du réseau autoroutier. Les sociétés d’exploitation des granulats ont eu des facilités à créer ces gravières pour plusieurs raisons :

  • la population locale se désintéressait du fond de vallée depuis l’industrialisation,
  • l’échec des irrigateurs,
  • la manne financière pour des communes, soit rurale et pauvres soit en désindustrialisation

Ainsi, tout le fond de vallée est-il troué de ces étangs et cela continue, bien que de nombreux problèmes se sont fait jour au fil des années :

  • problèmes hydrologiques : la rivière passe dans les étangs, détruit les digues, engendre une érosion qui reprend parfois jusqu’à provoquer l’effondrement de ponts…
  • destruction d’un milieu naturel exceptionnel et rare de grandes vallées alluviales avec dynamique fluviale,
  • menaces sur la nappe phréatique et les captages d’eau potable.

Cependant les autorités interdisent progressivement les extractions en délimitant des zones de partage du fond de vallée : zones protégées (comme la Réserve naturelle de la Moselle Sauvage) et des zones extractibles comme à Igney, mais surtout à Thaon.

Les circuits de randonnées pédestres et à vélo de proximité

(Extrait du livret « Parcours Le Pays d’Epinal à vélo » téléchargeable sur le site CALAMEO Epinal

Boucle des vues imprenables sur la Moselle et les Vosges

Boucle du tissage

Philippe Bonneval

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