Ormes

Très vieux village dont l’origine remonte au VIIIème  ou IXème siècle :

-le site de l’ancien château fort,

-l’ancien couvent et sa chapelle disparue,

-l’église,

-les vieilles pierres insérées dans les façades.

L’enceinte de l’ancien château fort :

Ormes fut une puissante forteresse lorraine à la limite du Duché de Lorraine et du Comté de Vaudémont. Le Prince Ferry de Bitche y fit bâtir en 1197 un château aux puissantes murailles entourées de fossés, flanqué de cinq tours. Le clocher roman en était peut-être le donjon. D’avion, l’enceinte du château, de forme ovoïde, est encore visible.

Le château se trouvait semble-t-il à l’actuel emplacement des immeubles des n°21 et 23 de la Grand’Rue. Sur la façade du n°23 une plaque le rappelle :

«Ici s’éleva du XIIe au XVIIe siècle le château des Comtes de Linange. Ruiné vers 1635, exploité en ferme puis abandonné, s’écroulant.

Reconstruit en pierres d’origine en 1975…MS -JN »

Le château semble avoir été totalement détruit au XVème siècle au cours duquel Ormes eut à subir deux guerres. Ce fut, en 1438, Antoine de Vaudémont marchant contre les seigneurs lorrains qui vinrent brûler les deux faubourgs d’Ormes, le Faubourg Ste Catherine au Sud et le Faubourg Notre-Dame au Nord. En 1475 le Duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, saccage sur son passage la bourgade et le château et emmène ses défenseurs en captivité. Les ravages de la Guerre de Trente Ans achevèrent la ruine.

Le couvent des sœurs de Sainte Elisabeth ou sœurs grises :

En 1479, Gérard d’Haraucourt fonda à Ormes un couvent pour des religieuses de l’ordre de St François, dites Sœurs Grises ou Sœurs de Ste Elisabeth. L’emplacement du couvent reconstruit en 1729, se situait au sud de l’église. Il en subsiste des bâtiments importants et des ruines de sa chapelle conventuelle qui s’apparentait davantage à une église par sa taille. Les bâtiments restants du couvent correspondent aux maisons comprises entre le n°16 de la Grand’ Rue et la maison située dans la ruelle Cour du Couvent. Ils hébergeaient à cet endroit les cellules et le déambulatoire. L’entrée, commandée par un important portail encore visible donnait sur une cour d’honneur ornée de statues et sur laquelle s’ouvrait la maison de la Prieure ornée de sculptures. Le jardin était entouré de hauts murs.

La chapelle du couvent :

Consacrée en 1471, elle avait une nef unique à trois travées, mesurait 26m de long sur 8m de large. Elle possédait une abside pentagonale, des voûtes à nervures et ses clefs de voûte étaient armoriées. C’était un joyau de l’architecture gothique finissante.

Derrière l’église, il en subsiste encore un pan de mur avec fenêtre ogivale visible du portail d’entrée du couvent.

Le couvent subsista jusqu’à la Révolution. Il fut vendu comme bien national en 1793. Les bâtiments furent convertis en maisons de ferme, la chapelle devint hangar et étables. La chapelle en ruines fut détruite en 1971.

L’église paroissiale :

Admirons le beau portail gothique flamboyant en pierre, remarquable par la finesse de ses sculptures : il est de la fin du XVème tandis que les vantaux de la porte peuvent être datés de 1691. De gros travaux  sont intervenus après la guerre de 30 ans.

Le vantail gauche représente St Paul en tunique tenant une épée de sa main droite et un livre de la gauche.

Sur le vantail droit, St Pierre en tunique lui aussi, tient les clefs de sa main droite et un livre de la gauche.

Cette porte a été maltraitée à la Révolution. La tradition veut que ce soit un apprenti menuisier de la famille Aubriot qui ait été obligé de couper les têtes et raboter pieds et mains. A la place de chaque tête a été placée une fleur à cinq pétales.

De nombreuses sculptures  de motifs végétaux ornent les vantaux et dormants. En haut à gauche du portail, l’on devine un petit cochon mangeant un gland.

Sur l’imposte, « Dieu créant le monde » est entouré de nuées et d’angelots. Un peu en dessous à droite, on peut voir un ange tenant un écu cassé sans doute à la Révolution.

A la découverte des vieilles pierres du village : la maison aux têtes.

Elles sont huit dont deux semblent être des têtes de chapiteaux. La bouche de six des masques a été obstruée  et l’on peut imaginer que ces têtes crachaient l’eau d’une fontaine, de l’ancien château peut être ? Six d’entre elles seraient des têtes de divinités mythologiques : Bacchus et Midas notamment. Elles ont été trouvées lors du creusement des fondations de la maison qu’elles décorent (en 1830 ? date mentionnée sur la pierre de fondation au nom de Lhuillier, incorporée dans la façade).

Print Friendly, PDF & Email